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  • Photo du rédacteurSepanlog

Connaissez-vous le Léiothrix jaune ?

Dernière mise à jour : 17 déc. 2020

Une nouvelle espèce d’oiseau exogène : le Léiothrix jaune (Leiothrix lutea), plus connu sous le nom erroné de Rossignol du Japon, a été contactée à plusieurs reprises cet automne en Lot-et-Garonne, le long de la Baïse et à St Pierre de Buzet. (Source : nouvelle-aquitaine.kollect.fr, faune-aquitaine.org).

Crédits photos : 1/2. N.Pinczon du Sel, Étude de la dynamique d'une population de Léiothrix jaune dans les Pyrénées Atlantiques (protocole CRBPO-MNHN) 3. Zeddammer-Wikipédia


Cette espèce avait déjà été mentionnée en mai 2019 non loin de l’Ourbise, sur la commune de Caubeyres.

La sous-espèce observée dans les Pyrénées-Atlantiques est Leiothrix lutea lutea, originaire du sud-est de la Chine, nord Vietnam (Cordier, 2002). Le vaste commerce de cette espèce comme oiseau de cage et les lâchers dans la nature, intentionnels ou non, sont la cause de son installation allochtone dans de nombreux pays.

Carte : Répartition originelle de l’ensemble des sous-espèces du Léiothrix jaune


L’habitat du Léiothrix se définit par le besoin d’un couvert végétal très dense, souvent dans des zones plutôt humides, le long des cours d’eau. Il apprécie la strate buissonnante de Ronciers, Sureaux, Cornouillers, Noisetiers sous un couvert arboré de Frênes, Aulnes, Saules, Peupliers, Érables eux-mêmes supports du Lierre.

Le Léiothrix se nourrit essentiellement de petits arthropodes mais est également largement frugivore.


L’espèce est présente de manière exogène en France métropolitaine dans plusieurs foyers de colonisation (Sud-Ouest, Sud-Est, région parisienne), puis dans quelques pays méditerranéens comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie.

Dans le Sud-Ouest, la zone principale où l’espèce se reproduit de manière spontanée

(population férale), depuis environ 1993, est le piémont Pyrénéen, à proximité des Gaves et de l’Adour et de leurs affluents où l’espèce peut être observée jusqu’à environ 900 mètres d’altitude.

En France, aucune étude sur l’impact écologique (compétition) sur les espèces autochtones n’a été réalisée. Cet impact peut être spatial, alimentaire, parasitaire, acoustique. Il apparait qu’il semble être très proche de la niche écologique qu’occupe de manière indigène la Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla).

L’espèce est grégaire, et se rassemble en groupe plus ou moins importants selon la saison, souvent 15 à 20 individus, parfois beaucoup plus. Les oiseaux se tiennent et restent souvent en couple, des observations de toilettage mutuel ayant été faites sur le terrain. Ils communiquent entre eux avec plusieurs cris de contact, selon l’excitation du groupe. Le mâle émet un chant de strophes graves, posées, courtes et répétées, composées de motifs flûtés.

Chant à écouter ci-dessous, enregistrement Bernard Bousquet.


Ces observations, récentes et régulières dans le Lot-et-Garonne, doivent maintenant se focaliser sur la période de reproduction. L’espèce est-elle nicheuse dans notre département ?

Les personnes qui contactent l’espèce peuvent saisir leurs observations sur un portail de science participative comme l’observatoire Fauna : observatoire-fauna.fr


Rédacteur : Nicolas Pinczon du Sel, Faune, Flore, Futur


A bientôt dans la nature !


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