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Mobilisation citoyenne contre le barrage de Caussade : Jeudi 14 mars 2019 à Bordeaux


Bonjour à tous,

Comme vous le savez, nous organisons un rassemblement jeudi, dans la foulée de deux audiences au tribunal administratif de Bordeaux qui concernent le barrage de Caussade (audiences à 10h45), pour montrer la mobilisation des associations et des citoyens du grand sud ouest, sur l’eau et le climat : non aux barrages illégaux.

Cette semaine est vraiment la semaine d’une mobilisation climat importante en France, notamment vendredi (les jeunes) et samedi prochain. C’est aussi la journée mondiale de protection des rivières.

Nous déposerons un recours pour engager la responsabilité de l’Etat qui a détourné de l’argent public pour construire un barrage illégal et destructeur ; le jour où d’autres ONG déposeront aussi un recours contre l’Etat, dans le cadre de l’affaire du siècle !

> Voici ce que nous vous proposons :

> Comme action visuelle et simple, nous proposons que chacun vienne avec un verre d’eau vide, symbole de la raréfaction de la ressource, du besoin de la partager et de s’adapter au réchauffement climatique.

>Si vous êtes adhérent d’une association, venez avec un badge ou une pancarte ou autre pour que la presse puisse identifier les associations concernées (si vous avez d’anciens dossiers de presse ou communiqués de presse sur ce sujet emmenez les pour la presse)

>Rassemblons nous place de la République à 11h30Pour ceux qui ne connaissent pas, la Place de la République est à 20 ou 25 minutes de la gare en bus. Depuis la gare, avec un changement porte de Bourgogne, on peut également accéder au Palais de Justice en tram (arrêt à 180m du TA et à 250m de la place de la République) dans le même temps qu’en bus. Pour ceux qui viendraient en voiture, il y a un parking souterrain place de la République. Enfin la gare est à 2,3 km du lieu de RV.

>Un point presse sera alors organisé (Avec une intervention de FNE Michel Dubromel; une autre d’une association locale ; une intervention d’un agriculteur sur le nécessaire changement de pratiques / Benoit Biteau) puis les personnes présentes pourront continuer les échanges avec les différents journalistes

>Restons ensemble pour pique niquer ensuite si vous le pouvez ! et on prolongera donc les échanges avec la presse et les citoyens présents

> Côté presse nous avons trois médias présents Konbini Le Monde La Croix. Et nous prévenons les autres aujourd’hui (sud ouest Médiapart AFP France 2 France 3 etc).

> Si d’autres personnes s’ajoutent aux 60 présentes voici le tableau à remplir svp

Merci à tous de votre aide ça s’annonce une journée importante et utile pour sensibiliser les citoyens !

N’hésitez pas à covoiturer en fonction de vos lieux de départ. Nous avons de la place dans une voiture toulousaine ;-)

> A votre disposition pour toute question ! et merci merci merci

> Anne ROQUES

> Rappels sur le barrade de Caussade

Dans le Lot-et-Garonne, depuis trois mois, un barrage de 920 000m3 dont la vocation principale est l’irrigation, se construit de façon totalement illégale sur 20 hectares à Pinel-Hauterive. Il barre le ruisseau de Caussade, affluent du Tolzac de Monclar.

Ce projet de retenue, porté par une Chambre d’agriculture dirigée par la Coordination rurale, est typique des pratiques du passé. Pour stocker l’eau, on creusait partout où la géographie du terrain semblait s’y prêter, sans regard sur les autres usages et enjeux environnementaux. Puisque le déficit de ressources en eau existe toujours sur ce bassin-versant malgré la présence de très nombreuses retenues, cette politique montre aujourd’hui ses limites. Face aux sécheresses de plus en plus longues et nombreuses, créer encore des stockages mène clairement à des impasses.

Impasse climatique tout d’abord. Ainsi qu’il est souligné par les avis techniques et scientifiques volontairement ignorés par les porteurs du projet, le surdimensionnement et les évolutions climatiques vont conduire à des années où il sera impossible de remplir le « Lac de Caussade », sauf à pomper dans le Tolzac, déjà en déficit. Et quand il sera rempli, ce sera au détriment d’autres retenues et des besoins des milieux naturels aquatiques. Développer de nouvelles surfaces irriguées sur un bassin-versant déficitaire n’est plus possible. C’est l’état réel des ressources en eau et leur diminution prévisible qui doivent guider une démarche d’adaptation de tous les acteurs du territoire.

C’est également une impasse juridique. Construit en parfaite illégalité, malgré quatre décisions de justice unanimes, ce barrage est en contradiction complète avec la directive cadre sur l’eau européenne, le Sdage[1] Adour-Garonne, le code de l’environnement pour la cinquantaine d’espèces protégées impactées… Ce dossier est déjà un long feuilleton judiciaire, où responsabilités et complicités devront être établies.

C’est une impasse financière. Via les dépenses engagées pour ces travaux illégaux, une part importante des moyens financiers de la Chambre d’agriculture a déjà été monopolisée au bénéfice de seulement 25 irrigants. Aucun financement public, qui aurait été de 64,3% du coût initial - estimé à 3 millions d’euros - ne peut venir aujourd’hui au secours d’un projet entrepris illégalement par des personnes dont ce n’était nullement le métier.

C’est une impasse en termes de sécurité publique. Les travaux ont été conduits sans contrôle technique, sans respect des règles de l’art. On ne peut tolérer la perspective d’une rupture de digue et d’une vague de 920 000m3 inondant la vallée. Quelles responsabilités - civile et pénale - pour la Chambre d’agriculture, quelle prise de risque inconsidérée !

C’est une impasse pour la transition écologique. Un ruisseau massacré, des destructions d’espèces protégées et de leurs habitats, un accaparement de la ressource en eau qui est un bien commun… Ce barrage est un véritable déni de la préservation des milieux aquatiques qui constitue la clé de voûte de nos possibilités d’adaptation future au changement climatique. De tels procédés favorisent une vision de court terme, à l’opposé de l’avenir souhaitable pour l’agriculture, de l’agroécologie et du respect des ressources naturelles.

C’est enfin une impasse pour notre démocratie. Peut-on accepter, dans un État de droit, que les agents publics soient empêchés d’assurer leurs missions ? Face à une ressource en eau plus limitée, chaque responsable possède deux choix. Ou bien encourager la loi du plus fort, ou bien innover collectivement et construire des projets de territoire pour permettre l’adaptation de tous à la nouvelle donne climatique.


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